Prétextes d'art à l'école

Écrit par Laura Grignoli

L' école dans laquelle j'ai travaillé pour plusieurs décennies, davantage comme professeur puis comme psycho-pédagogue, m'a permis de proposer l'art thérapie à ces enfants là qui vivaient secondairement ou passivement l'expérience scolaire, aussi à des élèves qui présentaient des niveaux différents de handicap, forcés à naviguer dans l'océan de l'expérience quotidienne, parfois en manifestant de ne pas avoir complètement assimilé les apprentissages si pas épisodiquement . Telle expérience avec les enfants dans l'école m'a aidé à confirmer l’idée selon laquelle dans les dessins spontanés émergent des peurs, des fantaisies, des pensées et des pressions intérieures et extérieures qui révèlent de manière surprenante les points-force et de faiblesse du Moi, des mécanismes défensifs normaux et pathologiques et d'autres aspects significatifs de l'identité.

Je me souviens vivement de Diego, 7 ans, qui présentait, selon ses enseignants, des difficultés d'apprentissage, ainsi que de langage avec difficultés conséquentes de relation avec les personnes du même âge qui, pour son bégaiement se moquaient de lui bien souvent. Invité, il va dessiner une famille de son invention, il peut choisir de faire une famille d'animaux aussi. Il dessine, après brève hésitation, sur la partie haute à droite trois oiseaux, de manière schématique, comme ils fussent des V. il s'arrête et il dit satisfait qu'il a fini son dessin. Invité, il vient parler de ce qui a dessiné et à inventer une histoire. Il dit qu'il a fait une famille d'oiseaux en vol. La mère - il dit - est en train de recommander au gamin de ne pas voler haut et de ne se pas éloigner d'elle, faute de ca il peut lui arriver quelque chose de terrible. Mais le petit veut connaître le monde et en cachette il s'éloigne des parents. Un chasseur tire à ce moment-là. L’histoire est finie.

À mon regard interrogatif, Diego ajoute: la mère est frappée. Enfin il conclut avec l’air d’avoir gagné: - Si le petit ne s 'était pas éloigné il serait mort même lui!

Quelle problématique révèle Diego avec ce dessin, qui en soi est plutôt dépouillé, mais avec les associations révèle son vécu d'étouffement maternel, son anxiété de liberté, ainsi que ses défenses. Si l'école persévère dans son seul but institutionnel de transmettre le savoir, ce sera une faillite double: de l'institution et de l'enfant.

Les objets spécifiques inhérents l'art thérapie dans l'école concernent non seulement ce qui concerne le "savoir faire", mais qui concerne le réveil de l'imaginaire apaisé surtout, du désir, d'y vouloir être.

De ce brève introduction naît le Projet "Prétextes d' art: art thérapie et bonne relation éducative" qui s'est concrétisé dans une école primaire, avec des ateliers d'art thérapie avec des élèves d'école primaire. Le cadre était constitué par une salle-atelier où en petits groupes on s'y retrouvait à la même heure toutes les semaines pour se mesurer avec la couleur et avec les images. Mon devoir d'art thérapeute était limité, sur le niveau opérationnel typiquement, à la provocation de suggestions que désinhibaient les enfants. En effet, après quelque temps chaque suggestion s'est révélée presque superflue pour la plus grande partie d'eux qui, désormais pratiques des outils techniciens, affrontaient la communication picturale spontanément, en donnant vie à des véritables 'Pretextes d'art': bandes dessinées, tableaux d'ensemble d'expériences vécues, colorage de l'espace-feuille simplement pour exprimer des sensations, des textures, expérimentations de collage pictural,

assemblage d'un livre visuel où les images permettaient de 'lire' une histoire. Un laboratoire de ce genre pourrait être considéré comme un des ateliers artistiques ou expressifs apparemment que dans l'école on a toujours faits. Ce qui constituait la dimension thérapeutique était in primis l'objectif c'est-à-dire l'intention de faciliter aux enfants aussi en difficultés graves l'expression des vécus d'anxiété et puis le fait que, ca me donnait l'opportunité d'inférer des travaux et des comportements les dynamiques interactives du groupe et les problématiques personnelles des chacun. Problématique successivement affrontés dans le Circle Time c'est-à-dire un moment de discussion de groupe, qu'à semaines alternatives on faisait avec la groupe-classe entière à la présence des professeurs qui, de cette manière, ses propres élèves ont réellement connu, au-delà des performances scolaires de routine. Ceci a permis de valoriser des sujets qui dans les activités curriculaires scolaires tendaient à se confondre entre les autres. Un enfant, particulièrement pas mûr dans les fonctions du Je, à travers la peinture et la peinture aux doigts, a exprimé les tourments et le fracas provoqués par ses images internes. L'art thérapie, à travers l'observation des produits et de l'attitude devant la demande d'expression, montre que le bruit intérieur peut exister malgré le monde protégé qui entoure l'enfant. Ce n'est pas seulement le milieu la cause des problèmes évolutifs, mais aussi la manière dans laquelle un enfant 'interprète' les événements de sa vie, la manière dans laquelle il se sent capable d'affronter des nouvelles expériences. Le dessin de chaque enfant est un récit émotif et psychique de quelque chose qu'il vit et preuve et il décide de sanctionner. Dessiner ou peindre est pour l'enfant expérimenter de nouveau ces émotions là qui jour après jour vont structurant dedans lui la carte du territoire à laquelle il s'inspirera le long du chemin de la vie. L'enfant seul apparemment va s'inspirer à la réalité quand il la représente. Il ne s'agit jamais d'une réalité en sens géographique, mental. Il s'agit de sa réalité affective, de comme est légère ou lourde cette réalité.

Expérience de groupe: le Colour-touch

J'ai voulu réaliser à l'intérieur de la structure scolaire et pendant les vacances d'été, un laboratoire d'art thérapie comme un défi, pour contrarier une certaine méfiance répandue dans le social selon lequel l'école est encore celle du 'lire, de l'écrire et du faire de compte'; en même temps ca signifie rompre avec le stéréotype coutumier de l'école qui "va en vacances" et entrer dans la mentalité que l'école n'abandonne pas, ou mieux, elle ne permet pas d'être abandonnée' . j'ai appelé cet atelier "Colour-touch", c'est-à-dire toucher la couleur. À la telle expérience je voulais amorcer un processus émotif qui constituât le produit éducatif aussi.

 

Qui furent les sujets engagés dans le Projet? il s'agissait d'enfants d'école primaire, d'âge et sexe différent, rapprochés, cependant, du fait d'être 'porteurs d'une privation', de nature organique (dystrophie musculaire), de nature psychologique (retard mental léger) de nature émotive (mutisme électif), agressivité comportementale.

 

Comment partisans de la réhabilitation à travers l'art thérapie moi je me sens d'appartenir au groupe des démystificateurs de l'acte créateur aussi. Ce n'est pas un miracle pour peu de gens chanceuses. La créativité fait partie de notre héritage culturel; c'est un droit de naissance de chacun donc.

Le problème unique est que la créativité ne s'allume pas comme une ampoule, mais il faut le circuit et le milieu juste dans lequel créer et surtout il faut résoudre des problématiques profondes .

De cette expérience j'ai compris que la qualité essentielle qu'on demande à l'Art thérapeute est le coprésence de trois facteurs: soi même, le medium, la capacité de gérer les dynamiques du groupe et de chacun.

Le facteur premier, celui inhérent la connaissance qu'on a de soi, est le plus difficile, mais c'est le plus déterminant aussi, parce que la connaissance de soi aide à gérer sa propre vulnérabilité, la plus sujette à être 'attachée' par les gens dérangées psychiquement.

Connaître le medium permet d'orienter les enfants vers les choix justes, à utiliser les matériaux de manière appropriée à leur manière personnelle de s'exprimer. Chaque art a sa grammaire, structure et règles techniques, et son dictionnaire, les formes différentes d'expression, que les enfants doivent apprendre pour ne se pas sentir frustrés quand ils veulent dire quelque chose et ils ne savent pas 'comment' le dire.

Connaître les dynamiques du groupe et de chacun constitue la base sur laquelle fonder le travail de réhabilitation, soit dans la direction de chacun (dépasser certains obstacles) soit dans la direction groupale (faciliter la communication et l'adaptation).

 

Venions nous à l'expérience. Je me souviens de l'attitude de stupeur qu'ils manifestèrent dans la première rencontre . Pas trop pour la surprise en voyant les préparatifs, mais surtout à cause de l'inhibition succédée quand ils ont été invités à jouer avec les détrempes, à les mêler entre elles dans les récipients et vérifier l'effet sur le papier blanc. Ils étaient surpris des si peu de directives qu'on leur étaient données. Sur la grande table recouverte de journaux, au-delà des pots des couleurs, il y avait des pinceaux de tous les types entre lesquels deux gros pinceaux à blanchir et des éponges.

Ils observèrent sur le mur une grosse délimitation faite avec du ruban au carrossier et ils devinent que, il y avait peut-être une corrélation. - Aujourd'hui nous jouons à faire les primitifs… - je me sentais dire d’emblé devant ces petits hommes effraiés - Où les primitifs peignaient? Qu'est-ce qu'ils peignaient? Avec quels matériaux? Pour qui ils peignaient? Imaginez vous qu'est-ce qu'ils voulaient dire?

Doucement, après quelques improvisations théâtrales, ils commencent à réaliser sur le mur, dans la place délimitée, les images en utilisant seulement les couleurs qui auraient pu être trouvables par des primitifs: les terres, charbons fossiles, chaux blanche.

Pendant que je me proposais comme aide, je réfléchissais sur le fait que je devais donner une poussée à la sublimation. Dans l'art, comme en autres champs de la vie, la sublimation ne se développe pas dans l'enfance sans une aide, disait Edith Kramer.

Sublimer implique un processus dans lequel l'énergie pulsionnelle est déviée par son but originaire et tournée à l'affirmation de soi, que le Moi tient en grand compte et qui est plus utile socialement.

L'inclinaison vers la sublimation fait partie du bagage héréditaire de l'homme pas moins du besoin de développement du Moi.

L'enfant a une grande poussée à créer des images et formes, mais il a besoin d'un adulte qui sache alimenter et diriger son art. Elle est comme un grain d'haricot qui germe dans le coton: sans terre il grandit un peu, puis il se flétrit.

L'art thérapeute doit reconnaître la sublimation à l'état naissant et la favoriser tout de suite. Comment?

Ce me prodiguer en favorisant un projet ambitieux comme celui de réaliser un murales signifiait aider le groupe à concevoir une idée précise en dépassant les imaginations vagues et dispersives.

Aider les enfants, en partant de l'inconstance de l'imagination à la canaliser en idées contenu et réalisables. Pour devenir un produit d'art, en effet, la fantaisie doit se transformer en imagination. Parfois il faut trouver la manière de tourner certaines difficultés spécifiques qui empêchent le travail créateur en démêlant de la pathologie quelques zones fonctionnelles. Ceci veut dire tolérer le pas-art, le presque-art, l'anti-art. C'est-à-dire tous ces passages frustrants avant d'apercevoir quelque chose structurée. C’est une qualité fondamentale savoir attendre que l'enfant découvre effectivement ce qu'il veut réaliser, quand même il est important de l'aider à comprendre que ce geste là satisfait le plaisir d'être tout un avec le matériel.

Marco et Robertino mouchettent le mur avec l'éponge trempée dans la 'terre de Sienne brûlée', puis ils passent la main à Francesco qu'avec le grand pinceau trempé dans la chaux blanche 'délaie' le fond sombre en se traînant avec des 'voiles'.

Ils dessinent des silhouettes essentielles auxquelles ils ajoutent des particuliers au tour: des arcs, des flèches, des lances, un bison.

L'amusement est un facteur de motivation essentielle pour permettre aux gens de dépasser ses propres limites. Les enfants ne s'attendaient pas de réussir à produire ce qu' ils réussirent par contre à faire.

Aucun commentaire ni jugements de valeur. Je préférais en savoir de plus à propos de leurs émotions. Je demandais: Est-ce que tu t’es amusé? Tu es content de ce que tu as fait? Tu es en train de t'amuser avec tes copains? Aimerez vous de me raconter l’histoire de cet ouvrage ?

Je n'aime pas encourager un art sentimental et stéréotypé excessivement. Mieux encourager la sincérité, même si l'expression révèle la colère et des sentiments horribles. Le réveil de soi arrive, en effet, dans l'authenticité. Cependant une production conventionnelle et stéréotypée ne signifie pas toujours d'occasion perdue de l'expression créatrice: il peut être le pas premier aussi vers une n'importe quelle organisation dans une personnalité chaotique ou une défense contre la menace du chaos et de la confusion.

On peut remarquer dans les travaux de Federica l’usage du stéréotype maniéré, induit peut-être du désir d'imitation ou de satisfaire le professeur ou l'adulte d'une façon générale. Au stéréotype maniéré se dérobent seulement les très doués et les très dérangés.

Avant d'intervenir avec quelque suggestion je me demandais: - Quelle fonction déroule-t-il dans ce cas le recours au stéréotype? Si je décourage tel type de réalisation, est-ce que j'ai d'autre à offrir? Est-ce que la fillette aura la force de tolérer une manière différente de gérer les conflits? Est-ce qu'elle souffrira à renoncer à son façade extérieur?

Les enfants ne renoncent pas heureusement très aisément à leurs défenses. Ce sont ils à nous offrir des indications sur la voie à entreprendre. Nous tenons à esprit que l'enfant, (on pourrait dire quand même le patient) il a toujours raison. Aussi dans les périodes dans lesquelles nous sommes contraints à accepter le statu quo ou permettre une régression, la voie meilleure est celle d'offrir des stimulations simplement maturatifs.

Pour ca je ne poussai pas la fillette vers les changements prématurés. Pour elle la répétition du même sujet ( une maison, un arbre, un pré) a une fonction stabilisant et rassurante. Cela ne veut pas dire, cependant, confondre la répétitivité rassurante avec cet index d'un problème intérieur.

Francesco dessinait toujours, par exemple, des figures à demi buste ou des figures qui volaient. Pas au hasard il demanda de faire un murales inspiré à Chagall. Le lent avancer de la dystrophie était en train d'enlever la force à ses jambes. Francesco était en train de trouver une solution à l'acceptation de son problème?

C'est ca, aujourd'hui que Francesco n'y a plus parmi nous, je crois avoir compris et appris par lui.

Il n’est pas toujours facile comprendre ce que tourmente l'enfant.

Quand il insiste vraiment sur 'ce' pinceau là, sur un certain sujet, quand il se désespère parce qu' il ne réussit pas à obtenir une certaine nuance de couleur, quand il ne réussit pas à se décider sur ce qu'il a à faire, quand il entend qu'il doit détruire tout et recommencer de nouveau, est-ce que nous sommes devant à un symptôme d'un dérangement général ou l'enfant est en train de chercher la voie seule, la seule qu’il a, pour mener à terme son travail?

D'habitude, devant tel dilemme, c'est mieux d'être interventionnistes: nous l'aidons à former une couleur, à trouver un sujet, à récupérer un travail initié de manière insatisfaisante. Si, malgré l'intervention, il ne se débloque encore, il faut chercher plus au fond. Pour cette raison il est important que tel type de groupe soit guidé par quelqu'un qui connaisse la technique artistique et qui aie des attitudes relationnelles et compétence psychologique.

Massimo, 11 ans, il abîmait tous ses dessins systématiquement dans le moment dans lequel il commença à utiliser les détrempes. Il ne réussissait pas à contrôler le flux de la couleur: masses larges de couleur surabondante finissaient pour avaler les figures et les objets. Il n'est pas problème d'adresse, mais plutôt l'expression d'une quelque menace indéfinissable qui compromettait tous ses efforts constructifs. Je lui mis en main l'éponge, en lui enseignant à l'imprégner de couleur, à moucheter sur le mur pour construire un fond marin.

Il découvrit bientôt l'effet, il devint expert en grisé. Il proposa de nouveau la même technique sur le papier et il fut satisfait des effets compacts et intenses.

Tous voulurent l'imiter. Ils se disputaient pour utiliser l'éponge à laquelle ils attribuerent un effet magique. Vanessa fait des boulettes de feuille de papier maison (scottex), elle le trempe dans la

couleur et mouchette sur la feuille sur laquelle elle a appuyé des objets (gomme, règle…). Elle réalise un fond nuancé comme s'elle eût utilisé le stencil.

Marco 7 ans, il ne peint pas des choses figuratives. Il est attiré de la matière, des couleurs qui, mélangés, forment d'autres couleurs. Il s'entête en former une gradation de marron qui semble ne le pas satisfaire jamais. Il en fait une quantité industrielle qui étale avec un énorme pinceau sur beaucoup de feuilles, que après il met à essuyer sur une vingtaine de chaises.

Cette activité simple l'absorbera pour tout le temps. Lui qui en classe pendant les activités ne résistait pas demi-heure à sa place.

Il a découvert que le marron se forme en mélangeant du rouge et du noir.

Mais qu'il veut dire son répéter?

Un discours à partie mérite l'attitude d'une paire de membres du groupe: Massimo et Vanessa, qui menaient à terme le travail avec de la méticulosité avec l'air de savoir parfaitement comment avancer. L'expression de leur visage me disait tout le plaisir qui étaient en train de tirer de leur travail pendant qu'ils se rapprochaient de l'achèvement. De soudain, sans aucun préavis, ils attaquèrent l'œuvre avec un fureur iconoclaste. Il sembla que tout le plaisir s'en fût allé. Pourquoi leur arriva ce coup de folie?

La sublimation procède en paix évidemment jusqu'à la fin de l'œuvre. Puis il est probable qu'en eux l'aspect auto critique émerge, ce qui a évidemment endommagé déjà l'auto estime. Il y a pour ainsi dire un conflit de modèles: la rigueur surmoïque et leur authenticité créatrice font court circuit . C’est un comportement typique de ceux qui ont subi beaucoup de dérisions et critiques. Ces sujets se protègent en assumant le rôle actif, ou en prenant sur soi le rôle de l'autorité hostile; ils jouissent une victoire de Pyrrhus sur ceux-là qui probablement lui font des critiques.

Je sais que dans ces cas l'éloge est une circonstance aggravante, plutôt qu'un encouragement. Mieux favoriser l'envie de destruction de l'objet symboliquement.

Je montre à Massimo et à Vanessa que je survis à leurs attaques et que ma disponibilité à les aider ne diminue pas.

Les rencontres ne se posaient pas un objectif thérapeutique exhaustif mais l'ouverture à un type de dialogue différent de celui-là à qui les enfants sont habitués.

La valeur atteinte était celle de rechercher une modalité possible de communication avec des sujets dérangés du point de vue émotif et observer les processus sous-jacent.

J'ai remarqué que le Colour-touch a indubitablement exercé un contrôle sur les énergies pulsionnelles à travers une sublimation qui ne s'est pas poussée à la neutralisation complète. Peindre, en effet, ne demandait pas (comme il pourrait être pour des activités seulement intellectuelles), un renoncement total à ses propres poussées. Nous disons que l'atelier dans l’école a constitué une 'zone franche'' dans laquelle les enfants ont essayé des nouvelles modalités d’interaction et des nouvelles réponses émotives, que celles qui ont lieu dans leur quotidien dans la classe.

Notre attention s'est concentrée sur ces aspects qui montrent comme l'usage de la couleur avec les enfants troublés est efficace quand les aide à se vider vraiment des matériaux émotifs qui bouleversent leur vie. Notre engagement n'était pas celui d'arriver aux qualités esthétiques de l'art, comme les enseignants attendaient de mon intervention d’art thérapeute, mais à une expression spontanée du vécu de l'enfant.

Pour affronter les résistances des enseignants j’ai pris un temps pour faire un atelier en leur présence. En silence ils ont remarqué que les enfants étaient actifs (même ceux qui semblaient dormir en classe…)et surtout , ils parlaient de ses vécus pendant qu’ils dessinaient ou peignaient.

Giovanni, 6 ans, par exemple, peignait sur la feuille et disait ce qu’il représentait, après il effaçait avec d’autre couler pour représenter une autre scène de son expérience. Pourquoi il ne changeait la feuille pour un autre dessin ? Il couvrait toujours la même feuille sur laquelle enfin il avait fait dix-douze peintures…Enfin la feuille devenait toute mouillée. Personne ne lui empêchait de changer feuille…On lui l’a demandé et il a répondu simplement :-C’est tout ce qui s’est passé dans le même jour !- Et maintenant il n’y a plus trace de ca, il voulait ajouter. Mais il croyait que c’était superflu de le dire à sa maitresse…

C’est comme ca que les enseignants ont découvert que l’idée d’espace et de temps pour les enfants c’est différent et ils ont compris finalement que l’œuvre d’un enfant n’est pas un objet mais le processus qui se déroule, l’œuvre est un discours qu’on doit écouter pendant qu’il nous le dit.